Walaa DAKAK
Né en 1978 à Jaramana (DAMAS) en Syrie, Walaa Dakak a étudié à la faculté des Beaux-Arts de l’Université de Damas, se spécialisant en gravure et obtenant son diplôme en 2003. En 2004, il poursuit ses études et obtient en 2010 un Master 2 Recherche en « Art Contemporain et Nouveaux Médias » à l’Université Paris 8, ce qui lui permet de se lancer dans une thèse en art et sciences de l’art portant sur son propre travail.
L’une de ses séries majeures, « Eye and I »,Un entrelacement de lignes recouvre l’intégralité de la surface de la toile, révélant des paires d’yeux qui fixent le spectateur, créant une sensation d’absence d’échappatoire. Cette œuvre traduit une obsession et une défiance , lorsque les silhouettes des personnages se dédoublent de manière inquiétante.
Un autre grand volet de son œuvre, « La pluie/En attendant », se développe autour du motif des ronds dans l’eau créés par les gouttes qui tombent. Ce dialogue immémorial entre ciel et terre reflète l’attente universelle de la pluie, source de vie et de soulagement. Sur la toile, les éclaboussures et les dégoulinures donnent naissance à un espace vigoureux d’expression libre. Traduits sur papier, les ronds dans l’eau évoquent aussi les trous de mémoire et le labyrinthe inextricable de nos pensées.
Co-fondateur de la Caravane culturelle syrienne. Il expose régulièrement en France (Espace Comines, Maison des Arts de Malakoff, Institut du Monde Arabe à Paris, Mucem à Marseille) ainsi qu’à l’étranger, avec une œuvre à la fois multiple et puissante, le portant vers une reconnaissance internationale.
Les œuvres de Dakak répètent à l’envie les mêmes motifs tout en opérant une infinie variété de glissements, changeant de technique (fusain, encre, huile, acrylique) et de support (papier, toile, bois, carton, carton plume), pour mieux scruter la nature ambivalente du temps, oscillant entre cycles éternels et éphémère singularité de chaque instant.
L’art de Dakak, allusif et sensible, respire à hauteur d’univers. Les eaux du monde, visibles et invisibles, oxygènent sans fin sa peinture, transformant l’espace artistique en une pluie d’humanité blessée et en rideaux d’âme et de vie qui traversent la durée. Sa pratique artistique vise à rendre perceptible l’incommensurable et à permettre aux spectateurs d’en faire l’expérience, tout en explorant les labyrinthes du temps et en interrogeant le sens de l’existence sans chercher à trouver de réponses définitives.