Johan CLARYSSE né à Courtai / Belgique en 1957
Dans ses peintures, dessins et collages, Johan Clarysse évolue entre la tradition de la figuration et le questionnement contemporain de l’image. L’exposition Jeu d’amour, jeu d’hazard présente une combinaison d’œuvres récentes et plus anciennes, comme un petit aperçu de différentes séries au fil des années… Dans une vingtaine d’œuvres, sa fascination pour la condition humaine apparaît à travers la peinture, l’encre , crayon, aquarelle sur toile, bois ou papier. Il s’agit à chaque fois de représentations de pulsions et de désirs personnels, de représentations de personnes et de situations à la fois séduisantes et perturbatrices et où une vision possible de la réalité peut être à la fois claire et mystérieuse. Il y a une tension interne dans l’image, non seulement due à l’utilisation sporadique du texte, mais aussi à cause des connexions parfois indisciplinées de motifs graphiques, organiques et picturaux…
Depuis 1996, Johan Clarysse suit sa propre voie en tant que peintre. Il a étudié la philosophie avant de s’engager définitivement sur la voie des arts visuels. Les peintures de Clarysse se veulent «énigmatiques de manière transparente». Ils renvoient au monde du cinéma et des médias, aux techniques publicitaires, aux extraits de chansons, aux questions et citations philosophiques. Le statut de la langue et de l’image est incertain dans son art. Qu’il s’agisse d’estampes érotiques japonaises, de clichés de films, d’images de processions, de paysages, de portraits de philosophes ou de patients psychiatriques, le peintre s’approprie l’image de telle sorte qu’elle perd son sens originel, évident et sans ambiguïté. Contrastes entre le mot et l’image, la tentation et la confusion, le pathétique et l’ironie, l’image artistique et l’image publicitaire jouent un jeu intrigant.
Suspect signifie pas entièrement fiable, ambigu. Cela semble passionnant et constitue un fil conducteur dans le travail de Johan Clarysse. Le mot n’a même pas besoin d’être prononcé car il s’agit toujours d’un tableau plein de doubles sens. Cette fois, ce sont des portraits superposés de Beuys, Courbet, Jung, Freud et d’autres célébrités qui plongent dans l’esprit humain. D’autres toiles sont pleines de dynamique et de mouvement, faisant référence au monde de la danse et du théâtre. Dans ces tableaux aussi – parce que le contexte a été omis ou à cause des interventions dans l’image – on ne peut pas immédiatement indiquer ce qui se passe exactement ou ce qui anime intérieurement les personnages (cité en partie de l’article de Christine Vuegen dans Collect).